Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Et je tourne dans l'univers, comme la neige sous le vent.
1 mars 2012

" Et tu restes là, à pleurer sur ce banc en

" Et tu restes là, à pleurer sur ce banc en laissant ta vie partir en fumée, mais réagis bon sang, réagis. "

 

 

 

 

 Qu'est-ce que tu voulais que je lui dise ? Que la vie c'est beau ? Qu'il n'y a pas d'injustice ? Que notre société ne connait aucun défaut, qu'elle marche bien ? Tu voulais que je lui dise quoi… Que demain sera heureux ? Que notre passé, il faut l'oublier et qu'il faut vivre le présent ? Tu voulais que je lui sorte ce genre de banalités qui font pleurer tant elles ont été dites et redites ? Tu voulais que je fasse quoi ? Que je l'emmène là où la misère pleure ? Que je lui montre ces quartiers plus délabrés encore que le foi de ce mec, assis tous les jours 8h pétantes avec son verre de blanc au PMU du coin ? Tu voulais quoi bon sang ? Que je la prenne par la main et que je lui promette un monde que je ne pouvais pas lui offrir ? Que je lui dise que plus tard on aura de l'argent, qu'on sera puissant et que plus personne ne nous fera chier ? J'aurai pu lui mentir, lui dire combien les plages de sable fin nous sont accessibles, que la Lune sera bien moins brillante que cette lueur dans ses yeux tant elle sera heureuse ? Non je pouvais pas. Je pouvais pas lui avouer que notre monde, que son monde allait nous détruire de toutes façons, je devais la prévenir qu'il y a plus de misère sur terre que d'amour … Je pouvais pas la prendre dans mes bras tout en sachant pertinemment que jamais ne cesseront ces rires dans son dos, que jamais elle ne sera aimée comme elle le voudrait, que jamais elle ne changera l'être humain … Elle était pleine de vie, elle était si belle, si fraîche, si jeune. Elle m'a fait tant espérer tant croire, mais faut bien ouvrir les yeux un jour … Il n'y a pas de solutions magiques … Alors oui, oui je l'ai laissé tomber, comme un lâche, comme un pauvre fou je suis parti. Elle n'avait rien fait de mal, mais son incessante joie, son interminable optimisme m'ont tué. Oui je la laisse à un autre, peut-être sera-t'il heureux avec elle, je n'en sais rien. Mais je n'en pouvais plus de faire semblant de ne pas savoir quand le sol se dérobe sous mes pas…

 Ma candeur me manquera sûrement un jour, une nuit où le désarroi s'emparera de moi et que je me dirai " Elle est où mon enfance ? ", mais un jour faut grandir, et ce jour est arrivé. Je suis grand maintenant, je suis un homme, plus un enfant… Fallait que je la laisse tu comprends.


Juumper 054

Publicité
Publicité
Commentaires
Et je tourne dans l'univers, comme la neige sous le vent.
Publicité
Publicité